Après Fukushima (for english version, scroll down)

Depuis le dernier article publié en mars, j’ai reçu beaucoup de messages, surtout depuis le Japon. Là-bas, la situation est toujours très perturbée, même aujourd’hui, il y a eu un nouveau séisme de magnitude 6,6 dans la région de Fukushima. Mais tout le monde se montre courageux et cherche des solutions pour l’avenir.

Dans les réactions qui me sont parvenues, de nombreux sujets sont abordés et révèlent des sentiments variés, mais pour nous qui sommes architectes et paysagistes, deux points que j’avais déjà évoqués ressortent :

– la question du développement du territoire : comment développer et utiliser la terre

– le brûlant sujet de la politique de l’énergie

Tous deux sont très liés, et au final, se rejoignent dans la problématique plus vaste du développement durable.

1. Développement du territoire

Au niveau de l’architecture, les Japonais ont réussi à à peu près trouver des solutions constructibles viables pour surmonter les tremblements de terre, sauf pour quelques exceptions exemplaires : d’un côté, ce qui concerne les vieux bâtiments qui au moment de leur édification n’avaient pas intégré les technologies anti-sismiques, et d’un autre côté, certaines architectures ultra-modernes, peut-être trop ambitieuses, ont subi des dégâts assez importants lors du violent séisme du mois dernier. Cela est symbolique.

Bien sûr, il existe encore au Japon de vieux quartiers mal construits qui nécessitent un réaménagement engageant la réhabilitation de certaines bâtisses. Mais pour ce qui est des constructions modernes, il est essentiel de bien les concevoir en intégrant dès le début au mieux les risques sismiques.

On réalise au Japon avec les évènements récents que les gratte-ciels (nombreux dans toutes les grandes villes japonaises), s’ils ont en général bien tenu et n’ont eu que peu de dégât matériels à déplorer, peuvent poser quelques problèmes :

– d’une part, le trouble psychologique et physique des gens se trouvant à l’intérieur, qui ont pour beaucoup été malades (effet « mal de mer »),  du fait de la très forte amplitude à de telles hauteurs du mouvement de va-et-vient durant les 5 minutes de secousses

– d’autre part, la difficulté de ceux-là à rester utilisable sans ou avec peu d’électricité : alors qu’il est nécessaire maintenant à Tokyo de réduire au maximum la consommation d’énergie (pour des raisons de sécurité et par rapport à ce qui se passe à Fukushima), le fonctionnement intrinsèque de ce type de bâtiments est fortement mis à mal – la plupart de ceux-ci n’ont que des baies fixes (des fenêtres qui ne s’ouvrent pas), desservent jusqu’à une centaine d’étages, donc le confort thermique, la circulation de l’air et les ascenseurs (à minima, sans parler des ordinateurs et autres installations électroniques) sont complètement dépendants de l’électricité.

En terme de développement du territoire, au regard des catastrophes qui se produisent sans arrêt dans le monde entier – tremblements de terre, tsunamis, inondations, typhons, éruptions volcaniques – on peut se demander pourquoi les hommes continuent de construire des maisons sur des zones géographiques dangereuses.

Une des raisons, que le premier article abordait déjà, est le prix des terrains de plus en plus chers, combiné à la volonté individuelle d’en posséder un, le moins cher possible.

Ce qui rend cela possible, c’est le manque de contrôle et de limitation sur l’acquisition de territoire. Ainsi, certaines personnes profitent du souhait d’autrui d’accéder à la propriété, par exemple les mairies qui délivrent des permis de construire, les planificateurs qui négligent parfois certaines études permettant de mesurer les risques….

On veut de moins en moins partager des espaces communs, chacun cherche à protéger son individualité, et de cette façon, on se retrouve dans une situation où l’espace urbain se déploie de plus en plus en largeur, et les lieux d’activités se concentrent dans les grandes villes. C’est un schéma qui se reproduit dans tous les pays.

Nous devons réétudier comment partager le territoire : un terrain n’appartient pas à une seule personne, et si on élargit l’image, la Terre n’est pas le bien de l’un ou de l’autre, mais un territoire global pour tous les êtres vivants, il faut donc partager celui-ci mieux et de façon plus efficace, reconstruire une relation entre la ville et la campagne, entre les villes entre elles, les campagnes entre elles.

En même temps, chaque lieu peut conserver sa propre autonomie, et des activités seront créées à chaque endroit. Cela renvoie à la notion de partage de richesses : il est nécessaire de partager avec tout le monde, de manière la plus convenable possible, alors qu’aujourd’hui, concentration de richesses équivaut à concentration des villes.

2. Politique énergétique

Je dois forcément, pour développer ce sujet, parler de nucléaire. Cependant, la discussion sur l’avenir énergétique dépasse largement ce débat. Elle soulève les questions concernant l’écologie, la sécurité, les coûts mais aussi la consommation.

Tout en interrogeant l’existence de l’énergie nucléaire – est-ce bon ou non ? pourquoi construit-on des centrales nucléaires ? – c’est nos façons de vivre qu’il est temps de remettre en question.

Je ne suis cela dit ni professionnel dans ce domaine, ni un spécialiste du nucléaire donc je ne peux donner d’opinions fermes, mais à mon avis, il y a deux points qui sont très importants concernant le nucléaire et auxquels il faut réfléchir.

Il y a en premier lieu la pollution « normale » des centrales, liés aux rejets radioactifs, aux résidus d’exploitations minières, aux circuits de refroidissement utilisant l’eau des rivières, mais aussi  les déchets rejetés par les centrales, dont les méthodes de stockage passées (dans la mer) et récentes (dans des couches géologiques profondes) sont fortement critiquées. L’énergie nucléaire induit donc quelques risques de contamination de l’environnement et des citoyens. Elle a aussi des impacts sur le réchauffement climatique. Cependant, cette pollution est considérée comme étant de faible impact par les autorités et les organismes de sûreté nucléaire.

L’autre sujet est la sécurité. En réaction à la catastrophe de Fukushima, en France, on argumente qu’ici, il n’y a ni tremblement de terre, ni tsunami, et les centrales sont plus modernes et plus sûres. Cette assurance permet aux pro-nucléaire de continuer. Mais ce dont il faut prendre conscience, c’est qu’au  Japon, alors que c’est un pays technologiquement à la pointe, on n’a pas pu penser qu’un tremblement de terre aussi puissant puisse arriver, il n’en a pas été enregistré d’une telle magnitude depuis 1200 ans. La centrale était protégée pour résister à des vagues de 5m de haut, mais cela n’a pas suffit. En tant qu’architecte, je sais très bien qu’en France, lorsqu’on construit en zone inondable, on se base sur les niveaux de la crue centenaire. Il est possible cependant, et même malheureusement probable, que demain ait lieu une montée des eaux encore plus importante, qui atteindra la crue millénaire. Nous ne pouvons pas tout prévoir, la tempête Xynthia en est un exemple. La sécurité n’existe que dans un cadre 100% sûr. Il faut toujours rechercher un équilibre, car certaines choses ne sont pas réalisables : une centrale nucléaire 100% sûre coûterait extrêmement cher et ne serait pas du tout rentable.

Ce qui est particulièrement grave avec le nucléaire, comme à Fukushima ou à Tchernobyl, c’est qu’en cas d’accident, il n’y a pas de limite, ni dans le territoire, ni dans le temps, tout le monde est concerné, et la maîtrise en serait très difficile. A contrario, s’il y a un accident à un barrage ou à une centrale au charbon, les dégâts seraient perceptibles et restreints à une région. C’est en cela que la balance est complexe à trouver : d’un côté, un système très sécurisé, assez fiable mais dont les conséquences en cas de catastrophe sont dévastatrices et incontrôlables ; de l’autre, des énergies polluantes, nocives pour la santé, dont les systèmes de production ne sont pas très sûrs ; et pour finir, les fameuses énergies propres qui ne sont pas exploitables à l’échelle des consommations des pays développés et en voie de développement aujourd’hui et dont les bilans écologiques ne sont pas toujours aussi immaculés qu’on le souhaiterait.

La raison d’être du nucléaire est plus que tout la consommation d’électricité. En France, plus de 75% de l’énergie électrique est produite par les centrales nucléaires. C’est pour cela qu’il paraît difficile d’en sortir.

La plupart des dirigeants de tous les pays du monde pensent que la croissance est inévitable : le progrès et le développement, c’est ce qui leur semble essentiel pour leur pays. Pourtant, cette quête n’a pas de sens. Elle a l’air d’être menée dans l’unique volonté de gagner, par rapport aux autres. Il n’y a donc pas de but dans ce mouvement en avant, si ce n’est celui de cacher que l’on n’arrive pas à bouger. L’hyperactivité constante instaure la combativité pour gagner, et installe de l’autre côté la peur de perdre : le chômage, la délocalisation, la crainte des autres (racisme, politique sécuritaire), la précarité.

La politique énergétique est de la même façon une bataille : il faut trouver beaucoup d’énergie et le moins cher possible, pour favoriser la consommation.

Dans la majorité des pays, les politiques gouvernent le pays avec la peur et non pas avec le plaisir, il n’y a plus d’objectif optimiste à long terme, plus de vision d’avenir. A mon avis, la fécondité, la sécurité, le confort sont contraires à la course du progrès et du développement.

Evidemment, un pays ne peut pas réaliser de changement seul. Tous les états ensemble doivent trouver une solution viable et durable pour l’humanité.

Selon les régions dans le monde, les consommations en énergie ne sont pas les mêmes.

Par exemple, au Japon, au contraire de la France, il y a plus de besoins en électricité en été qu’en hiver, car tout le monde allume son climatiseur. Aujourd’hui à Tokyo, qui n’est pourtant pas la ville la plus chaude du pays, il fait en moyenne plus de 30°C avec 80% d’humidité pendant plus d’un mois, alors, pour permettre le confort de tous, quasiment tous les intérieurs sont climatisés. Pourtant, dans les années 1960, les maisons et bureaux équipés de ce type d’installation étaient plutôt rares, par contre, à cette époque, il faisait en moyenne 2°C de moins qu’actuellement. Comment cela se fait-il ? Une des raisons est bien sûr le réchauffement climatique, avec la pollution et les consommations massives d’énergies qui rejettent de la chaleur, tout comme, tout simplement, le climatiseur qui va rafraîchir l’air intérieur et expulser l’air chaud à l’extérieur.

Si c’est cela le progrès et le développement, il est nécessaire d’arrêter cela à un certain moment, car sinon, le cycle devient infernal. On climatise de plus en plus car il fait de plus en plus chaud, donc la température de la Terre augmente de plus en plus, et on a besoin de plus en plus d’énergie pour préserver le confort de chacun, donc il faut en créer de plus en plus, on construit de plus en plus de centrales nucléaires et donc les risques d’accidents décuplent.

Le mouvement du progrès et du développement n’est donc pas une avancée linéaire comme nos dirigeants se plaisent à (nous faire) croire, mais une spirale sans fin.

Pour baisser la température de la Terre, il faut éviter de consommer de l’énergie, bien sûr produire le moins possible de CO2 et favoriser le reboisement.

Pour répondre à cette problématique, dans le domaine du bâtiment, il faut penser globalement les modes de construction.

C’est un premier pas que de construire des édifices qui ne consomment pas beaucoup d’énergie (normes BBC, label HQE), c’est important, mais il faut également dans la production des matériaux et la construction elle-même consommer le moins possible. Par exemple, l’industrie du béton est très lourde et polluante, celles du verre et du métal sont voraces en énergie.

D’un autre côté, dans la conception et la réflexion architecturale, l’espace de vie devrait permettre aux hommes de redévelopper une notion de confort plus en phase avec leur environnement, où on puisse prendre du plaisir à la sensation de chaleur ou de fraîcheur, avec la nature et avec les autres.

AFTER FUKUSHIMA

Since the last article published in March, I received many messages, especially from Japan. Over there, the situation is still very perturbed, even today, there was a new earthquake of magnitude 6,6 in the region of Fukushima. But everyone shows himself brave and looks for solutions for the future.

In the reactions which reached me, numerous subjects are approached and reveal varied feelings, but for us who are architects and landscape designers, two points which I had already evoked stand out:

– The question of the development of the territory: how to develop and use the earth

– subject of the energy  policy

Both are very close, and finally, join in the vaster problem of sustainable development.

1. Development of the territory

Concerning the architecture, the Japanese managed to find viable building solutions to surmount earthquakes, except for some exemplary exceptions: on one side, what concerns the old buildings which at the time of their construction had not integrated the earthquake-resistant technologies, and on the other hand, certain ultramodern architectures, maybe too ambitious, underwent rather important damages during the violent earthquake of the last month. It is symbolic.

Of course, there are still in Japan old badly built districts which require a reorganization engaging the rehabilitation of certain buildings. But for the modern constructions, it is essential to conceive them cleverly by integrating from the beginning at best the seismic risks.

We realize in Japan with the recent events that skyscrapers (numerous in all the Japanese big cities), if they generally held well and had only few material damages to regret, can raise some problems:

– On one hand, the psychological and physical confusion of people being inside, who have for a lot been sick (effect « seasickness »), because of the very strong amplitude at such heights of the in and out movements during the 5 minutes of shocks

– On the other hand, the difficulty of those to remain useful without or with not enough electricity: while it is necessary now in Tokyo to reduce at most the energy consumption (for safety reasons and with regard to what takes place to Fukushima), the intrinsic functioning of this type of buildings is strongly worsened – most of these have only fixed windows, serve up to hundred of floors, thus the thermal comfort, the air circulation and the elevators (in minima, without speaking of computers and other electronic installations) are completely dependent on the electricity.

In term of development of the territory, regarding the disasters which occur non-stop all over the world – earthquakes, tsunamis, floods, typhoons, volcanic eruptions – we can wonder why people continue to build houses on dangerous geographical zones.

One of the reasons, that the first article already approached, is the price of the more and more expensive grounds, combined in the individual will to possess one, the most cheaper possible.

What makes it possible, is the lack of control and of limitation over the acquisition of territory. So, certain persons take advantage of the wish of others to reach the property, for example the town administration which delivers building permits, the planners who neglect sometimes certain studies allowing to measure the risks…

We want less and less to share common spaces, each tries to protect its individuality, and in this way, we meet in a situation where the urban space spreads more and more in width, and the places of activities concentrate in big cities. It is the plan which is reproduced in all the countries.

We have to reanalyze how to share the territory: a ground does not belong to a single person, and if we widen the image, the Earth is not the property of one or another one, but a global territory for all the human beings, it is thus necessary to share this one better and in a more effective way, to reconstruct a relation between the city and the countryside, between the cities between them, the countrysides between them.

At the same time, every place can keep its own autonomy, and activities will be created in every place. It sends back to the notion of sharing of wealth: it is necessary to share with everybody, in a most suitable possible way, while today, concentration of wealth is equivalent to concentration of cities.

2. Energy policy

I have to necessarily, to develop this subject, write about nuclear power. However, the discussion about the energy future exceeds widely this debate. It raises the questions concerning the ecology, the security, the costs but also the consumption.

While questioning the existence of the nuclear energy – Is it good or not? Why do we build nuclear power plants? – it is our manners to live that it’s time to question.

I am neither professional in this domain, nor a specialist of the nuclear power thus I cannot look of definitive opinions, but in my view, there are two points which are very important concerning the nuclear power and about whom it is necessary to think.

There is first of all a « normal » pollution of power plants, bound to radioactive waste, to residues of minings, to cooling circuits using the water of rivers, but also waste rejected by power plants, which methods of storage, the past ones (in the sea),  and recent (in deep geological layers) are strongly criticized. The nuclear energy thus leads some risks of contamination of the environment and the citizens. It also has impacts on the global warming. However, this pollution is considered as being of low impact by the authorities and the bodies of nuclear safety.

Other subject is the security. In reaction to the disaster of Fukushima, in France, we argue that here, there is neither earthquake, nor tsunami, and power plants are more modern and more safe. This assurance allows in pro-nuclear power to continue. But what it is necessary to become aware, it is that in Japan, while it is a country technologically advanced, we were not able to think that an earthquake so powerful can arrive, it was not registered of such a magnitude for 1200 years. The power plant was protected to resist waves of 5m of top, but it was not enough. As an architect, I know very well that in France, when we build in flood-risk area, we base ourselves on the levels of the centenarian floods. It is possible however, and even regrettably likely, that tomorrow takes place an even more important rise in the water level, which will reach the millennium floods. We cannot plan everything, the storm Xynthia is an example. Safety can only exist in a 100% sure circumstance. It is always necessary to look for a balance, because certain things are not practicable: a nuclear power plant 100 % safe would extremely be expensive and would be profitable in no way.

What is particularly serious with the nuclear power, like in Fukushima or in Tchernobyl, it is that in the event of an accident, there is no limit, either in the territory, or in the time, everybody is concerned, and the control would be very difficult. A contrario, if there is an accident in a dam or in a power plant in the coal, the damages would be perceptible and restricted to a region. This is why the balance is complex to find: on one side, a very secure, rather reliable system but the consequences of which in case of disaster are devastating and unverifiable; of other one, polluting, harmful energies for the health, of which the systems of production are not very safe; and to finish, the famous clean energies which are not exploitable on the scale of the consumptions of the developed countries and in the process of development today and the ecological assessments of which are not still so spotless as we would wish it.

The reason for being of the nuclear power is more than everything the consumption of electricity. In France, more than 75 % of the electrical energy is produced by nuclear power plants. It is for it that it seems difficult to go out of it.

Most of the leaders of all the countries of the world think that the growth is inevitable: the progress and the development, it is what seems to them essential for their country. Nevertheless, this quest has no sense. It seems to be led in the unique will to gain, compared with the others. There is thus no purpose in this movement forward, if it is not the one to hide that we do not manage to move. The constant hyperactivity establishes the fighting spirit to win, and settles on the other side the fear of losing: the unemployment, the relocation, the fear of the others (racism, security policy), the precariousness.

The energy policy is in the same way a battle: it is necessary to find a lot of energy and the most cheaper possible, to favor the consumption.

In the majority of countries, the politics govern the country with the fear and not with the pleasure, there is not optimistic long-term objective anymore, no more vision for the future. In my opinion, the fertility, the safety, the comfort are opposite in the race of the progress and the development.

Obviously, a country cannot realize changes alone. All the states together have to find a viable and long-lasting solution for the humanity.

According to regions in the world, the consumptions in energy are not the same.

For example, in Japan, unlike France, there are more needs in electricity in summer than in winter, because everybody switches on his air conditioner. Today in Tokyo, which is not nevertheless the warmest city of the country, it is on average more than 30°C with 80 % of humidity during more than a month, then, to allow the comfort of all, almost all the inside are air-conditioned. Nevertheless, in the 1960s, houses and offices equipped with this type of installation were rather rare, on the other hand, in this period, it was on average 2°C less than at present. How does this happens? One of the reasons is of course the global warming, with the pollution and the massive consumptions of energies which reject some heat, quite as, simply, the air conditioner which is going to refresh the internal air and to expel the warm air outside.

If this kind of evolution is progress and development, it is necessary to stop it at a certain moment, because otherwise, the cycle becomes infernal. We air-condition more and more because it is warmer and warmer, thus the temperature of the Earth increases more and more, and we need more and more energy to protect the comfort of each, thus it is necessary to create it more and more, we build more and more nuclear power plants and thus the risks of accidents multiply tenfold.

The movement of progress and development is not thus a linear headway as our leaders like to make us believe, but an unlimited spiral.

To lower the Earth temperature, it is necessary to avoid consuming some energy, of course producing the least possible of CO2 and favoring the reafforestation.

To answer this problem, in the field of the building, it is necessary to think globally of the construction’s modes.

It is a first step to build buildings which do not consume a lot of energy (standards BBC, label HQE), it is important, but it is also necessary in the production of materials and the construction itself to consume the least possible. For example, the industry of concrete is very heavy and polluting, those of the glass and the metal are gluttonous in energy.

On the other hand, in the conception and the architectural reflection, the living space should allow the men to redevelop a notion of comfort more in-phase with their environment, where we can take some pleasure in the sensation of heat or freshness, with the nature and with the others.

Hiroshi NARUSE

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